vendredi 25 mars 2016

La nuit qui nous délivre du sommeil de la mort

Livre de l'Exode 14,15-31.15,1a. 
En ces jours-là, le Seigneur dit à Moïse : « Pourquoi crier vers moi ? Ordonne aux fils d’Israël de se mettre en route ! 
Toi, lève ton bâton, étends le bras sur la mer, fends-la en deux, et que les fils d’Israël entrent au milieu de la mer à pied sec. 
Et moi, je ferai en sorte que les Égyptiens s’obstinent : ils y entreront derrière eux ; je me glorifierai aux dépens de Pharaon et de toute son armée, de ses chars et de ses guerriers. 
Les Égyptiens sauront que je suis le Seigneur, quand je me serai glorifié aux dépens de Pharaon, de ses chars et de ses guerriers. » 
L’ange de Dieu, qui marchait en avant d’Israël, se déplaça et marcha à l’arrière. La colonne de nuée se déplaça depuis l’avant-garde et vint se tenir à l’arrière, 
entre le camp des Égyptiens et le camp d’Israël. Cette nuée était à la fois ténèbres et lumière dans la nuit, si bien que, de toute la nuit, ils ne purent se rencontrer. 
Moïse étendit le bras sur la mer. Le Seigneur chassa la mer toute la nuit par un fort vent d’est ; il mit la mer à sec, et les eaux se fendirent. 
Les fils d’Israël entrèrent au milieu de la mer à pied sec, les eaux formant une muraille à leur droite et à leur gauche. 
Les Égyptiens les poursuivirent ; tous les chevaux de Pharaon, ses chars et ses guerriers entrèrent derrière eux jusqu’au milieu de la mer. 
Aux dernières heures de la nuit, le Seigneur observa, depuis la colonne de feu et de nuée, l’armée des Égyptiens, et il la frappa de panique. 
Il faussa les roues de leurs chars, et ils eurent beaucoup de peine à les conduire. Les Égyptiens s’écrièrent : « Fuyons devant Israël, car c’est le Seigneur qui combat pour eux contre nous ! » 
Le Seigneur dit à Moïse : « Étends le bras sur la mer : que les eaux reviennent sur les Égyptiens, leurs chars et leurs guerriers ! » 
Moïse étendit le bras sur la mer. Au point du jour, la mer reprit sa place ; dans leur fuite, les Égyptiens s’y heurtèrent, et le Seigneur les précipita au milieu de la mer. 
Les eaux refluèrent et recouvrirent les chars et les guerriers, toute l’armée de Pharaon qui était entrée dans la mer à la poursuite d’Israël. Il n’en resta pas un seul. 
Mais les fils d’Israël avaient marché à pied sec au milieu de la mer, les eaux formant une muraille à leur droite et à leur gauche. 
Ce jour-là, le Seigneur sauva Israël de la main de l’Égypte, et Israël vit les Égyptiens morts sur le bord de la mer. 
Israël vit avec quelle main puissante le Seigneur avait agi contre l’Égypte. Le peuple craignit le Seigneur, il mit sa foi dans le Seigneur et dans son serviteur Moïse. 
Alors Moïse et les fils d’Israël chantèrent ce cantique au Seigneur : 



Livre de l'Exode 15,1b.2.3-4.5-6.17-18. 
Je chanterai pour le Seigneur ! 
Éclatante est sa gloire : 
il a jeté dans la mer 
cheval et cavalier ! 

Ma force et mon chant, c’est le Seigneur : 
il est pour moi le salut. 
Il est mon Dieu, je le célèbre ; 
j’exalte le Dieu de mon père. 

Le Seigneur est le guerrier des combats ; 
son nom est « Le Seigneur ». 
Les chars du Pharaon et ses armées, il les lance dans la mer. 
L’élite de leurs chefs a sombré dans la mer Rouge. 

L’abîme les recouvre : 
ils descendent, comme la pierre, au fond des eaux. 
Ta droite, Seigneur, magnifique en sa force, 
ta droite, Seigneur, écrase l’ennemi. 

Tu les amènes, tu les plantes sur la montagne, ton héritage, 
le lieu que tu as fait, Seigneur, pour l’habiter, 
le sanctuaire, Seigneur, fondé par tes mains. 
Le Seigneur régnera pour les siècles des siècles. 





Lettre de saint Paul Apôtre aux Romains 6,3b-11. 
Frères, nous tous qui par le baptême avons été unis au Christ Jésus, c’est à sa mort que nous avons été unis par le baptême. 
Si donc, par le baptême qui nous unit à sa mort, nous avons été mis au tombeau avec lui, c’est pour que nous menions une vie nouvelle, nous aussi, comme le Christ qui, par la toute-puissance du Père, est ressuscité d’entre les morts. 
Car, si nous avons été unis à lui par une mort qui ressemble à la sienne, nous le serons aussi par une résurrection qui ressemblera à la sienne. 
Nous le savons : l’homme ancien qui est en nous a été fixé à la croix avec lui pour que le corps du péché soit réduit à rien, et qu’ainsi nous ne soyons plus esclaves du péché. 
Car celui qui est mort est affranchi du péché. 
Et si nous sommes passés par la mort avec le Christ, nous croyons que nous vivrons aussi avec lui. 
Nous le savons en effet : ressuscité d’entre les morts, le Christ ne meurt plus ; la mort n’a plus de pouvoir sur lui. 
Car lui qui est mort, c'est au péché qu'il est mort une fois pour toutes ; lui qui est vivant, c'est pour Dieu qu'il est vivant. 
De même, vous aussi, pensez que vous êtes morts au péché, mais vivants pour Dieu en Jésus Christ. 



Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 24,1-12. 
Le premier jour de la semaine, à la pointe de l’aurore, les femmes se rendirent au tombeau, portant les aromates qu’elles avaient préparés. 
Elles trouvèrent la pierre roulée sur le côté du tombeau. 
Elles entrèrent, mais ne trouvèrent pas le corps du Seigneur Jésus. 
Alors qu’elles étaient désemparées, voici que deux hommes se tinrent devant elles en habit éblouissant. 
Saisies de crainte, elles gardaient leur visage incliné vers le sol. Ils leur dirent : « Pourquoi cherchez-vous le Vivant parmi les morts ? 
Il n’est pas ici, il est ressuscité. Rappelez-vous ce qu’il vous a dit quand il était encore en Galilée : 
“Il faut que le Fils de l’homme soit livré aux mains des pécheurs, qu’il soit crucifié et que, le troisième jour, il ressuscite.” » 
Alors elles se rappelèrent les paroles qu’il avait dites. 
Revenues du tombeau, elles rapportèrent tout cela aux Onze et à tous les autres. 
C’étaient Marie Madeleine, Jeanne, et Marie mère de Jacques ; les autres femmes qui les accompagnaient disaient la même chose aux Apôtres. 
Mais ces propos leur semblèrent délirants, et ils ne les croyaient pas. 
Alors Pierre se leva et courut au tombeau ; mais en se penchant, il vit les linges, et eux seuls. Il s’en retourna chez lui, tout étonné de ce qui était arrivé. 



La nuit qui nous délivre du sommeil de la mort

    Frères, veillons, car jusqu'à cette nuit le Christ est demeuré dans la tombe. C'est en cette nuit qu'est survenue la résurrection de sa chair. Sur la croix elle a été en butte aux railleries ; aujourd'hui, les cieux et la terre l'adorent. Cette nuit fait partie déjà de notre dimanche. Il fallait bien que le Christ ressuscite la nuit, car sa résurrection a illuminé nos ténèbres... Comme notre foi, fortifiée par la résurrection du Christ, chasse tout sommeil, ainsi cette nuit, illuminée par nos veilles, se remplit de clarté. Elle nous fait espérer, avec l'Église répandue sur toute la terre, de ne point être surpris dans la nuit. (Mc 13,33)

    Chez tant de peuples que cette fête, partout si solennelle, rassemble au nom du Christ, le soleil s'est couché — mais le jour n'est pas tombé ; les clartés du ciel ont fait place aux clartés de la terre... Celui qui nous a donné la gloire de son nom (Ps 28,2) a aussi illuminé cette nuit. Celui à qui nous disons « Tu illumines mes ténèbres » (Ps 18,29), répand sa clarté dans nos cœurs. Comme nos yeux éblouis contemplent ces flambeaux brillants, ainsi notre esprit éclairé nous fait voir combien cette nuit est lumineuse –- cette sainte nuit où le Seigneur a commencé en sa propre chair la vie qui ne connaît ni sommeil ni mort !



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